C’est
ainsi que les forestiers appellent cette plante. Et en plus son fruit est
délicieux. Pourtant, c’est une plante mal-aimée, car mal connue.
C’est
la Ronce (Rubus fructicosus). En général, on tente de la faire
disparaître car elle est très coriace et envahissante. C’est une rosacée et, comme
les roses, elle porte des aiguillons : qui s’y frotte, s’y pique !
Mais
aussi, le roncier crée une haie mellifère et défensive, qui constitue une
cachette efficace et un bon garde-manger pour de nombreux petits animaux depuis
les insectes (c’est notamment la plante hôte des chenilles de plusieurs
papillons et ses fleurs sont visitées par les butineurs), les oiseaux et jusqu’aux
petits mamifères lièvres, blaireaux ou renards… C’est donc une source importante
de biodiversité.
Son
surnom de Berceau du chêne vient du
fait que la ronce prépare une jeune forêt à pousser. Elle protège les jeunes
pousses de la dent gourmande des chevreuils qui aiment grignoter le feuillage
des arbrisseaux. La ronce est aussi un couvre-sol qui protège de l’éclairage
direct du soleil et garde l’humidité au sol, favorisant ainsi le développement
des jeunes plants. Elle oblige aussi les jeunes arbrisseaux à monter chercher
la lumière, ils poussent donc bien droits. Enfin le systéme racinaire dense de
la ronce protège le sol de l’érosion et ralentit le ruissellement de l'eau.
La
ronce est également appréciée comme plante médicinale : les mûres (fraîches,
en confiture, gelée, ou sirop) sont riches en vitamines, minéraux et anthocyanes
protecteurs du système cardiovasculaire.
Les
feuilles sèchées en décoctions, sont utiles contre les gingivites, angines et troubles
digestifs. C'est également un tonique veineux, à action hypoglycémiante.
C’est
donc une plante bénéfique et protectrice que l’on trouve partout, y compris
dans nos contes d’enfants :
« …
Dans tout le pays on parla de la belle
princesse endormie, les parents racontèrent l’histoire à leurs enfants qui
eux-mêmes la racontèrent à leurs enfants. Les princes arrivaient de tous les
royaumes alentours pour tenter de percer les ronces qui protégeaient le château
mais à peine les branches étaient-elles coupées qu’elles repoussaient de plus
belle... ».
Vous
l’avez reconnu, c’est dans le conte La
Belle au bois dormant.