Lorsque
j’étais enfant j’aimais beaucoup accompagner mon père, garde forestier à
l’Office National des Forêts. Il m’apprenait les arbres, les oiseaux et les
constellations. Il me sensibilisait au respect de la biodiversité et à
l’importance du développement durable.
Je
lui demandais souvent le nom des plantes et des animaux. Un jour, je lui ai montré
une petite boule sur une feuille de chêne que j’avais trouvée. Il m’expliqua
que c’était un parasite, pas très grave en général et ne mettant pas la vie de
l’arbre en danger. Mais je fus épouvantée quand il m’en dit le nom : galle des chênes.
L’arbre
fabrique ces excroissances en réaction à la piqûre de certains insectes. C'est
la famille des Cynipidés qui compte le plus d'espèces provoquant
des galles sur les chênes. Ces insectes sont des très petites guêpes qui viennent
sur l'arbre pour y déposer leur ponte. Dans la photo ci-dessus, compte tenu de
la forme de la galle, dite « en arbouse », l’insecte est Cynips
quercusfolii.
Le
choix de la zone va dépendre de la saison et de l'espèce. Bougeons, feuilles,
fleurs ou glands sont les zones cibles. Ici sur un rameau, galle due à Andricus kollari:
L'intérêt
de la galle pour l'insecte est qu'elle va protéger la ponte. Les œufs seront à
l'abri et mieux encore, les larves pourront même se nourrir de la galle durant
leur développement. Mais elle a aussi un intérêt pour l’arbre qui la fabrique,
celui d’isoler le parasite.
Si
l’on coupe la galle en deux, on trouve la larve de l’insecte parasite à
l’intérieur :
Depuis l’Antiquité jusqu’au XXème siècle, ces galles étaient
utilisées pour
fabriquer de l'encre.
Il
existe autant de sortes de galle que d'espèces de cynips qui donnent des formes
sphériques, en lentille, en casque de lancier ou en bouton de guêtre : à
voir dans ce guide des galles.
Plus
étonnant encore les cynipidés peuvent avoir deux générations par an et deux galles
différentes (une pour chaque saison), comme chez Neuroterus quercusbaccarum sur les
feuilles de chêne blanc ou Plagiotrochus quercusilicis sur le chêne Kermes.
D’autres
arbres ou arbustes peuvent avoir des galles, notamment le hêtre, le tilleul, l’orme,
l’églantier et l’érable, comme sur cette feuille particulièrement atteinte:
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