Le soleil allait bientôt se coucher et j’ai jeté un regard distrait par la fenêtre.
Belle
apparition que cette jolie chevrette, femelle du chevreuil (Capreolus capreolus), reconnaissable à
cet âge par son absence de bois
sur la tête, contrairement au mâle de l’espèce.
Elle
était venue brouter l’herbe du jardin.
Les
eaux claires du ruisseau, bordé d’arbres, qui le traverse, ont apporté tout l’été
assez de fraîcheur pour protéger la prairie de la sécheresse.
La
belle ne s’y est pas trompée et s’est régalée un long moment sous mes yeux émerveillés
en levant régulièrement son petit museau noir pour guetter un éventuel danger
et déguerpir si nécessaire sans finir son repas.
Puis
elle a tranquillement traversé le ruisseau et s’est évanouie dans le bois.
Sans
bouger derrière les fenêtres, j’ai longuement dégusté ce beau spectacle en
pensant au petit Bamby
de mon enfance, apprivoisé par ma Mémé Rose.
Tous
les enfants connaissent l’histoire de Bamby qui, avant d’être un petit cerf
dans le dessin animé de Disney était en fait un chevreuil dans le livre
original paru en 1923 dont il s’est inspiré, livre qui avait d’ailleurs été
interdit par les Nazis en 1936…
Si
elle veut brouter encore au crépuscule l’herbe croquante du jardin sous les fenêtres
de la maison et illuminer mes soirées, elle peut revenir, quand elle veut !