En attendant le printemps 2021, voici un petit souvenir du printemps passé: un papillon se promène sur un parterre de myosotis devant la maison.
C’est
le papillon Panthère (Pseudopanthera
macularia), dénommé ainsi pour ses couleurs. Il aime les bois clairs, les
endroits embroussaillés, les haies… On peut le trouver le jour de mars à juillet.
Elle
était posée sur la porte et brillait au soleil. C’est une oedémère noble (Oedemera nobilis), un coléoptère dont les
élytres sont de
couleur vert métallique, souples et ne ouvrent pas tout l’abdomen.
C’est
une femelle car les mâles des espèces d’œdémères possèdent des fémurs postérieurs
enflés. Comme ci-dessous le mâle d’une autre espèce d’oedémère (Oedemera pthysica), On en ignore la
raison car ce ne sont pas des insectes sauteurs. Par contre ils volent très
bien.
Ils
vivent au bord des forêts et dans les prairies fleuries. Les adultes se
nourrissent de fleurs et de pollen jouant ainsi un rôle actif dans la
pollinisation des fleurs. Mais les larves sont xylophages.
Comme
le crache-sang et le méloé, ces
insectes produisent aussi des gouttelettes toxiques pour dissuader les
prédateurs.
This bright
green coleoptera is a female of Oedemera nobilis. The elytra are
strongly narrowed towards the apexes, not hiding the membranous hind wings.
The male of Oedemera
species, possesses the hind femora very swollen, like this Oedemera pthysica,
whereas in female the femora are thin. However, these insects are not jumping,
they fly.
Oedemera nobilis
is abundant in spring on several flower species. It feeds on pollen and nectar.
Larvae are eating wood or shrubs.
Like bloody beetle and meloe,
they can exude droplets of poison as a defensive behaviour.
Les
couleurs rousses de l’automne commencent par les fougères aigles (Pteridium aquilinum) derrière ce petit chêne avant d’éclairer la
magnifique hêtraie
de la vallée.
Autumn is coming.
Eagle ferns (Pteridium aquilinum) turn red first before giant beeches.
La
saison des champignons commence très fort dans la Montagne Noire montrant,
comme chaque année une formidable biodiversité. Après avoir vu des mini nids qui font
moins de 4 mm, voici un superbe bolet dont le diamètre du carpophore (partie
extérieure d’un immense réseau sous terrain qui dissémine les spores du
champignon) est 50 fois plus grand.
Les
petits organismes du sol et de la litière forestière, ont déjà attaqué le pied
mais n’ont pas encore pu tout finir.
Bonne
occasion pour rappeler qu’il ne faut pas se fier aux limaces et autres animaux
amateurs de champignons souvent dangereux ainsi qu'aux applications
mobiles, au risque de s’intoxiquer. Et toujours appliquer le proverbe :
« dans le doute, abstiens-toi ».
Découvrez
d’autres champignons de la
vallée du Sant.
The mushroom’s
season started showing the large biodiversity in the deep forests of the Black
Mountain. After the tiny Crucibulum leave (4
mm), here is a Boletus, whose diameter is more than 50 times wider. Soil
organisms had a taste already but could not finish it yet.
Just keep in
mind that wild consumers together with mobile
apps are not reliable sources to decide if a mushroom is edible or not. And
always remember : In dubiis abstine !
Ce
fend-la-bise vole si vite au ras de l’eau qu’il y a un bon moment que je
tentais de le prendre en photo. C’est un Martin
pêcheur (Alcedo atthis), ici un
mâle au bec entièrement noir, alors que la partie basse du bec est orangée chez
la femelle.
C’est
une vraie merveille de la nature qui a toujours été présent dans l'imaginaire.
Une
légende rapporte que le martin-pêcheur, gris à l'origine, aurait acquis ses
couleurs en quittant l'arche de Noé, son ventre ayant été rougi par le soleil
couchant et son dos ayant pris la teinte bleu du ciel.
La
mythologie gréco-romaine a inspiré son nom de genre et d’espèce. Le nom de
genre dérive du grec ἀλκυών : Alcyoné
(fille d'Éole, dieu du Vent) et Céyx (fils de l'Astre du matin) s'unirent mais
déplurent aux dieux qui les changèrent en oiseaux. Le nom d’espèce vient de Atthis,
une beauté de Lesbos, favorite de Sappho.
En
Chine, les martins-pêcheurs évoquent la fidélité conjugale car ils volent en
couple au moment des parades nuptiales. Ils sont souvent représentés sur les
peintures sur soie et les vases en céramique.
En
Europe, ses belles couleurs ont souvent inspiré les peintres. L'une des
représentations célèbre a été peinte par Jérôme Bosch au début du XVIème siècle,
dans son triptyque le Jardin des délices (au bord à
gauche dans le panneau central, à mi-hauteur).
L’origine
de son « prénom » français est plus débattue, et viendrait peut-être
de son vol rapide comme celui du Martinet. De nombreux oiseaux s’appellent
aussi Martin.
Cet
oiseau a une partie du plumage d’un bleu magnifique dû à des reflets
prismatiques de la lumière sur les structures minuscules de ses plumes.
Il
se nourrit de petits poissons et de petits animaux aquatiques et est
un bon indicateur naturel de la qualité d'un milieu.
C’est
un as de la pêche, c’est pourquoi les anglais l’appellent kingfisher, pêcheur royal: il repére sa
proie, généralement depuis un perchoir comme sur la photo. Il plonge, l'attrape,
va l’assommer sur une branche puis l'avale tête la première dans le sens des
écailles. Si elle n'est pas dans le bon sens, il la fait tourner ou la lance en
l'air et la rattrape dans le sens qui lui convient.
Quand
le poisson est destiné à ses petits, le martin-pêcheur le retourne pour le
présenter tête en avant. L'adulte rentre dans le couloir de son nid sur les
berges et sert celui des petits qui attend son tour dans un mouvement de roue bien
régulé au fond de la cavité.
Le
mâle offre aussi un poisson à la femelle comme cadeau nuptial.
Tout
cela, et plus encore, est montré dans ce superbe documentaire animalier :
A cause de la crise sanitaire du coronavirus et pour ne pas faire prendre de
risques aux personnes fragiles de notre famille, nous avons, à regrets, décidé
de ne pas ouvrir le gîte pendant les saisons 2020 et 2021.
Comme
disent les anglais optimistes, « to
make a constraint an opportunity », c’est-à-dire, pour faire d’une
contrainte une opportunité, nous avons utilisé ce temps pour continuer les
travaux d’embellissement du gîte et préparer de nouvelles activités
découvertes que nous serons heureux de partager avec vous,
In order to
avoid any risk to our older or fragile family members, we decided not to open
the cottage during the 2020 and 2021 seasons.
To make a
constraint an opportunity we are currently working on improving the cottage. We
hope a safe 2022 season and wait for welcoming you with great pleasure then.
In the meantime,
you will find on the blog new discoveries in our valley. flowers and insects season and Muschroms' later on.
Cette
écrevisse ne bougeait pas au fond du
ruisseau ce qui est étonnant car elles sont généralement très vives pour se
cacher sous une pierre. Avec un bâton, je l’ai ramenée vers moi et quand elle
s’est retournée, elle était pleine d’œufs. Elle avait peut-être été tuée par le
pêcheur qui hante le ruisseau, un héron
cendré qui a déjà perdu une de ses proies en s’échappant à mon arrivée.
Un
autre jour, j’ai fait la découverte d’une rareté relative également aux
écrevisses : sur une pierre du ruisseau, deux petites demi-boules de
consistance pierreuse. On les appelle « yeux d’écrevisses ». En fait
ce ne sont pas des yeux mais des gastrolithes,
concrétions calcaires fabriquées dans leur estomac par les écrevisses.
Comme
les insectes, les crustacés doivent remplacer leur exosquelette rigide durant
leur croissance. Dans la période précédant la mue, les gastrolithes, structures
de stockage du calcium, sont élaborés par paire dans l’estomac des crustacés
décapodes d'eau douce. Après la mue, les écrevisses sont recouvertes d’une fine
membrane souple. Une nouvelle carapace aussi dure que l’ancienne se formera rapidement,
en quelques jours, en mobilisant cette réserve de calcium.
Comme
elles sont utilisées par l’animal, il est rare d’en trouver, sauf si elles sont
abandonnées par un prédateur, épreinte de loutre ou plutôt ici, rejection de
héron. On a même trouvé des traces fossiles.
Le
nom d'yeux d’écrevisses vient sans doute de leur forme et de la position
de l'estomac des crustacés juste à l’arrière des yeux. Quant
à celui de gastrolithe, il vient du grec γαστήρ (gastēr), qui signifie
« estomac » et λίθος (lithos), qui signifie « pierre ».
Having a walk in
the creek, best place to be when it is so warm, I found this dead crayfish full of eggs. It may have been
killed by the
grey heron I already met.
I found another crayfish
production you may never see : gastrolith,
also called a stomach stone, a rock held inside
a gastrointestinal tract.
Freshwater crayfish
produce these small button‐like gastroliths in their stomachs. During a process
called ecdysis — the hormones in the crayfish that drive moulting
trigger calcium carbonate to be removed from the exoskeleton; this starts the
formation of a pair of gastroliths within the epithelium of the
stomach wall.
If rejected by
predators like otters or more frequently here grey herons, these calcitic
objects are to be found in lakes and streams in Europe as the invasive American
crayfish increase their domination of freshwater environments.
These stomach
stones are also present in the geological record.
Gastrolith comes
from the Greek, γαστήρ (gastēr), meaning "stomach", andλίθος (lithos) meaning "stone".
Elles sont fidèles au poste les belles demoiselles,
insecticide naturel et extrêmement efficace.
Une récente étude
publiée par un scientifique Finlandais a montré que les odonates
(libellules et demoiselles) font une grande consommation de mouches, moucherons,
moustiques et autres insectes durant une saison. Vivant en
moyenne 4 jours, chaque demoiselle, sujet de l’étude, a consommé près de 135 mouches
chironomes au cours de sa vie d’adulte.
A recent publication
from a Finnish scientist estimates that during
its relatively short life span (less than 4 days) in the focal population, a
damselfly can eat about 135 chironomids.
Sous
le soleil printannier de jolis Compagnons rouge, Compagnons des bois ou Silènes
dioïques (Silene dioica) se mirent dans le ruisseau aux côtés des cardamines.
Disposées
au sommet de la tige, les fleurs qui apparaissent d’avril à octobre sont rouges
à roses quand la plante s’hybride avec le Compagnon
blanc.
C’est
une plante dioïque, c’est-à-dire qu’il y a des fleurs mâles et des fleurs
femelles.
Les
fleurs mâles ont 10 étamines dites protandres, qui sont à maturité en premier.
Les
fleurs femelles ont cinq styles surmontant
un ovaire tricarpellé.
La
pollinisation est faîte par les insectes, papillons, bourdons…attirés par le
nectar.
La corolle est
dialypétale, soit composée de pétales séparées les unes des autres. Elles
ont aussi un limbe bifide, en forme de cœur, muni chacun de deux petites
expansions, nommées ligules.
Le
fruit est une capsule globuleuse avec dix dents enroulées. Le vent
dissipe les graines.
« Conter fleurette »
est une jolie expression qui a beaucoup voyagé : venant du diminutif
de fleur, elle est née au XVIIe siècle. On conte fleurette
à une femme avec des propos aimables, galants. Elle s’est ensuite modernisée en
fleureter, pour courtiser. Charmés, les anglophones l’ont adoptée sous la forme
To flirt, qui est enfin revenu en français avec le verbe flirter, formé au
XIXe siècle par les anglomanes.
J’avais
déjà rencontré la
femelle du papillon Aurore (Anthocharis
cardamines) qui, elle, n’a pas le bout des ailes de couleur orange.
J’ai
longtemps courru après des mâles, beaucoup trop vifs. Celui-ci était enfin plus
calme et s’est laissé approcher doucement.
Nous
avons beaucoup de ces jolis petits visiteurs car leurs chenilles aiment les cardamines
(d’où son nom d’espèce) et des alliaires,
très répandues le long du ruisseau.
After the female, I
finally made a picture of the male of Anthocharis cardamines, many have been too
quick for me up to now. Only males have orange on top of the wings, giving its
common name to this butterfly : the orange tip.
We see many of
them here because females lay eggs on the flowerheads of cuckooflower (Cardamine pratensis) or garlic mustard (Alliaria petiolata), very
common on the river side.
Découvrez
d’autres insectes et
notamment les papillonsde
la vallée du Sant.
L'Euphorbe des
bois (Euphorbia amygdaloides) est une
plante vivace commune des sous-bois ombragés européens.
Les
fleurs, présentes de mars à juillet, sont de couleur jaune et monoïques, c’est-à-dire
portant les deux sexes mais séparés. Les fleurs mâles sont réduites aux
étamines et la fleur femelle au pistil.
Les
feuilles sont obovales, entières, contrairement à celle de l’euphorbe reveil-
matin (E. helioscopia) qui sont dentées. Les bractées florales sont soudées deux
à deux.
Les
quatre glandes nectarifères sont jaunes, en croissant à cornes convergentes. Elles
attirent les abeilles qui en assurent la pollinisation et les fourmis qui
assurent la dissémination des graines (myrmécochorie) comme nous l’avions
rencontré notamment chez l’Hellebore.
L'Euphorbe se développe aussi par voie végétative depuis son rhyzome.
C'est
une plante vénéneuse, notamment son latex urtiquant et ses graines qui
sont violemment vomitives et donc dangereux pour l'homme et le bétail.
Euphorbia
amygdaloides, the wood
spurge, is a species of flowering
plant, bushy evergreen perennial and native to European woodland
locations.
It has dark
green slightly hairy leaves and a complex green-yellow inflorescence, typical
of Euphorbia, appears in spring and early summer. It is monoecious
(bearing male and female flowers on the same plant) with the male flowers reduced to only the stamen and the females to the pistil.
Spurges possess
a highly specialized inflorescence (bloom), called the cyathium.
This cyathium is a cup-like cluster or whorl of bracts that encloses a group of
structures including a single female (pistillate) flower, ringed by several
male (staminate) flowers. Both are enclosed within a ring formed by four
horseshoe shaped glands (involucral glands). These glands secrete a
shallow layer of nectar which is attractive to flies, bees, and other insects
like ants.
Its seeds are
dispersed by ants (the so-called myrmecochory we already found in Helleborus
foetidus).
The plant can spread rapidly by underground root too.
It is
toxic for men and cattle. Its milky latex can cause irritation on contact with
the skin.
Voilà
qui ne ravirait pas vraiment les gastronomes amateurs de champignons!
Ce
petit nid de 4 mm accroché à une fronde de fougère fanée qui semble contenir
des petits oeufs blancs est bien un champignon. C’est un Crucibulum laeve ou crucibule lisse.
Au
début le petit nid est blanc et couvert par une membrane jaune:
Puis
cette membrane se déchire et apparaissent des sporophores en forme d’œuf, nommés péridioles attachés par un filament. Quand
des gouttes de pluie tombent dans le nid, comme dans un bol, cela expédie les
péridioles hors du « nid » et se « collent » au substrat.
Les
champignons nids d’oiseaux sont saprophytes :
ils vivent sur la matière organique, généralement sur du bois au sol, des
feuilles mortes des forêts de feuillus, des pignes ou des aiguilles de conifères… Comme beaucoup de champignons, en décomposant la
matière, ils libèrent des minéraux et enrichissent le sol.
Crucibulum laeve
in the Nidulariaceae family of fungi have fruiting
bodies that resemble tiny egg-filled bird's nests. Often called
"splash cups", the fruiting bodies are adapted for spore dispersal
by using the kinetic energy of falling drops of rain. The
"eggs" inside the bird's nests (technically known as peridioles) are hard waxy shells
containing spores, attached to the nest by tiny cords and tend to stick to
whatever nearby herbage they land on.
At first they
are cushion-shaped to round, and closed by a mustard yellow to dull yellow lid;
later becoming cup-shaped, the lid disappeares.
Being saprophytic,
they obtain nutrients from dead organic matter and are typically found
growing on decayed wood or leaves debris.
C’est
le moment crépusculaire, l’instant entre chien et loup, où Victor Hugo fit la
rencontre d’un
semeur. J’y ai surpris une Ondine, la belle nymphe des cascades du
ruisseau.
« Inter canem
et lupum », between dog and wolf, I met an Undine who likes to rest along
this waterfall.
La
forêt reprend des couleurs. Après les perce-neige
puis les violettes,
voici une intrigeante plante, Lathraea clandestina. Son nom de genre Lathraea
vient du grec ancien λαθραῖος (lathraîos) qui signifie clandestine, répété
en latin pour le nom de l’espèce.
Cela
vient du fait qu’elle est assez secrète car on ne voit que ses amusantes fleurs.
C’est une plante parasite qui ne peut pas faire la photosynthèse parce que
dépourvue de feuilles et de chlorophylle. Elle se sert donc chez les voisins,
comme tous les parasites. Elle puise sa nourriture dans les racines d’arbres
hôtes (peupliers, saules, aulnes, chênes ou noisetiers) grâce à des suçoirs. Toutefois,
étant donné que la plante fleurit et fructifie durant la montée de la sève au
printemps, les hôtes ne souffrent pas trop de ce parasitisme.
Même
en début de floraison elle a une allure étonnante, un petit air d’Alien.
La
fleur secrète du nectar à odeur désagréable mais les bourdons, tout
particulièrement, en assurent la fertilisation.
Les
fruits mûrs sont des capsules capables de projeter leurs grosses
graines à une certaine distance. On appelle ce phénomène la ballochorie.
La
partie souterraine, qui peut peser plusieurs kilos, est constituée de tiges
blanches couvertes d'écailles charnues.
Lathraea clandestina (toothwort) are
completely lacking chlorophyll hence are parasitic plants on the roots
of other plants, mainly trees, like alder (Alnus), poplar (Populus) and willow
(Salix).
The genus
name Lathraea derives from the ancient greek λαθραῖος (lathraîos),
meaning "clandestine", which is a reference to the fact that it
is inconspicuous until it flowers.
It has explosive
seed capsules.
It grows in
Middle and South Europe: Western Belgium, Western and Central France and
Northern Spain, and locally in Central Italy. Purple toothwort is becoming
increasingly popular as a decorative garden plant.