jeudi 17 octobre 2019

Faux procès

lierre ivy

Le lierre, Hedera helix, tire son nom du latin haerere, être attaché, et le suffixe helix, vient du grec, il signifie "en hélice". Il fut d’abord appelé èdre, puis l’ierre,  et la fusion avec l’article défini a donné son nom commun français actuel. 
Les vertus du lierre sont connues depuis si longtemps qu’il porte avec lui son lot de symboles et de légendes.
En Egypte ancienne et au début de la Chrétienté, le lierre, qui peut vivre en général jusqu'à 400 ans, et même 1000 ans pour les plus vieux, symbolisait la vie éternelle.
Il figure même dans la mythologie grecque, cachant le Dieu Dionysos, fils de Zeus, lors d’une apparition orageuse de ce dernier. Dionysos garda une couronne de lierre toujours sur lui. On dit que les Grecs mettaient des feuilles de lierre dans leur boisson pour se protéger de l’empoisonnement.
Pour les Romains, le lierre était aussi associé à Bacchus, le dieu de la vigne, mais aussi aux buveurs et aux poètes. La légende raconte qu’un jour, Lyerre, un jeune danseur du dieu Bacchus, dansa si longtemps qu’il s’écroula par terre. Pour lui rendre grâce, le dieu de la vigne l’enlaça d’une liane grimpante qui le souleva. Pline l’Ancien indique dans son Histoire naturelle toutes les vertus attribuées au lierre (XLVII).
Au Moyen-Âge, on conférait au lierre des vertus de protection contre les envoûtements. La plante grimpante symbolisait de plus la fidélité jusqu’à la mort.
Dans le langage des plantes, le lierre est, logiquement, le symbole de l'attachement… ce qui en fait un cadeau original.

Contrairement à une croyance commune ce n'est pas une plante parasite, mais une simple liane qui peut toutefois atteindre les 30 mètres de long... Ce qui en fait d'ailleurs un spécimen à protéger ! Car rares sont les lianes endémiques au continent européen. Plante persistante par excellence, elle ne perd ses jolies feuilles alternes vert foncé qu'une fois tous les six ans environ.
La raison de cette contre-vérité populaire vient de ses petites « racines » qu'il produit le long de ses tiges, destinées à s'agripper aux supports avec l’aide de produits chimiques adhésifs sécrétés par la plante. Mais elles n'ont aucune fonction absorbante et ne pompent donc pas leur hôte à ses dépens contrairement au gui, par exemple, qui lui est bien un parasite.
Il pousse aussi bien à l'ombre qu'au soleil, bien qu'il ait besoin de lumière pour pouvoir fleurir et fructifier. 

lierre ivy


En grimpant, le lierre, décidément plein de fantaisie en profite pour modifier la forme de ses feuilles qui perdent leurs lobes. Le lierre joue alors un rôle important pour la biodiversité. Il nourrit les insectes butineurs pendant sa floraison tardive d'automne.

lierre ivy


Puis, en plus de l’abri que ses feuilles offrent, ses petites baies noires étant parmi les plus précoces du printemps, les premiers oiseaux migrateurs trouvent de quoi se rassasier à leur arrivée... Mais attention, elles sont par contre toxiques pour l’homme.

lierre ivy


Ces rôles importants du lierre ne doivent pas faire oublier son côté un peu envahissant. Malgré sa croissance plutôt lente, lorsqu’il devient trop touffu sur de jeunes arbres, il peut gêner leur croissance voire les déraciner en cas de vent fort, pour éviter tout danger j’élimine les pousses qui partent à la conquête des arbustes qui longent les sentiers de randonnées.

samedi 5 octobre 2019

Les semis de l'Archange

Macrolepiota procera

L’Automne est bien là avec son feu d’artifice de champignons.
Celui-ci, je le connais bien depuis qu’il y a un demi-siècle (déjà !) je courrais le ramasser dans les prés qui bordaient notre maison forestière. Ce sont des petits “Saint-Michel” ainsi nommé chez nous parce qu’on les trouve de la fin août à la fin octobre et le plus souvent vers la fin septembre, l’Archange ailé étant fêté le 29 septembre.

Son nom est féminin, la coulemelle ou lépiote élevée, Macrolepiota procera. C’est effectivement un grand champignon, puisqu’elle peut atteindre à maturité 40 cm de hauteur et un diamètre de plus de 30 cm. c'est pourquoi les anglais l’appellent parasol.

Macrolepiota procera

Son chapeau est globuleux quand il est jeune, puis aplati, parsemé de plaques écailleuses brunes disposées sur un fond beige ou crème – permet de l’identifier aisément. Le centre est surélevé en un large mamelon de couleur brune. Les lamelles sont blanches puis crème, très serrées car très nombreuses.

Son pied creux mais très rigide, tigré de bandelettes brunes, porte un anneau épais que l’on peut facilement faire coulisser sur le pied ; la base est renflée en un bulbe.



La coulemelle apparaît en lisière de bois, parmi les herbes des éclaircies forestières, mais aussi dans les prés, surtout sur les bordures parmi fougères ou bruyères. On la voit aussi au bord des chemins. Elle est commune dans toute la France plutôt sur terrain siliceux comme ici.

Il est comestible cuit mais attention à ne pas le confondre avec d’autres espèces proches toxiques comme Chlorophyllum molybdites aux spores vertes ou d'autres Lépiotes comme le petit Lepiote helveola

En général, je ne les ramasse pas, les photographier suffit à mon bonheur. Cela favorise les sporées et je les retrouve, sous le soleil d'automne, année après année. 

Découvrez d’autres champignons de la Montagne Noire.

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