lundi 25 septembre 2017

Corail des bois

lichen Cladonia pyxidata
Cladonia pyxidata


Agéable journée, samedi dernier, à la découverte des lichens de la vallée avec mes amis de l’ASNAT et sous la direction de Clother Coste.

Les lichens dont on estime actuellement le nombre à 20 000 espèces environ sont des organismes composés résultant d'une symbiose entre au moins un champignon appelé mycobionte, représentant 90% de l'ensemble, et des cellules microscopiques possédant de la chlorophylle (algue verte dans 85% des cas ou cyanobactérie dans 10% des cas, voire les deux dans 5% des cas) nommées photobiontes
La spécificité d'association entre photobionte et mycobionte peut être étroite ou large mais la plupart des lichens sont modérément spécifiques: un même mycobionte peut s'associer à différentes espèces de photobionte. 

Les plus vieux fossiles de lichens datent du Cambrien (autour de -500 millions d'années). Ils sont toujours parmi nous grâce à leur étonnante résistance et adaptabilité.

Ainsi, le lichen a trois modes de reproduction : végétative, asexuée et sexuée.

La reproduction végétative se fait par simple fragmentation du thalle (phénomène du bouturage) ou à l'aide d'organes spécialisés :
Des isidies, protubérances de formes variées sur le cortex supérieur, contenant les deux symbiotes densément associés et se détachant du thalle ;
Des soralies, masses farineuses ou granuleuses produisant des sorédies, amas de cellules algales entourées d'hyphes bien individualisées se détachant aussi.

La reproduction asexuée est assurée par le mycobionte seul qui produit des conidies à l'extrémité des hyphes toujours enfoncés dans le thalle.

La reproduction sexuée, assurée aussi par le mycobionte, forme deux types d'organes spécialisés : les apothécies (forme de cupules à la surface du cortex) ou les périthèces (forme d'outres enfoncées superficiellement dans le thalle).

Le thalle du lichen se développe lentement à la surface de supports variés, y compris dans des milieux souvent hostiles (exposition à la sécheresse, à de fortes températures, etc.). Grâce à la sécrétion de substances qui servent de réserve d'eau, la reprise du métabolisme après une sécheresse est très rapide, de cinq à trente minutes après une réhydratation. Ils peuvent également survivre à des variations de température importantes pouvant aller de -70 à +70C (tests en laboratoire).

En 2005, deux espèces de lichens ont été envoyées dans l'espace et exposées au vide durant deux semaines. Les résultats montrent que, de retour sur Terre et après réhydratation, les lichens survivent à ces conditions extrêmes (dessiccation, températures très basses, rayons UV intenses et rayonnements ionisants) et qu'ils ne présentent quasiment aucune altération de leur structure par rapport à des lichens témoins restés sur Terre.

Les lichens sont particulièrement intéressants à découvrir et de formidables bioindicateurs. Pensez à votre loupe avant de partir en promenade.





Apothécies (disque orange) de lichen Xanthoria, organe de reproduction sexuée d’où sortent des spores «célibataires» à la recherche d’une algue à capturer. 
En gris clair, Physcia leptalea

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