lundi 5 mai 2025
lundi 21 avril 2025
Si jeune et pourtant si vieille
Dans
la forêt printannière vert tendre, elle déroule peu à peu ses jeunes frondes, sortes de feuilles caractéristiques des fougères, ici piquetées
de petites véroniques bleues. C’est une plante pérenne que je retrouve là, chaque
année, au même endroit sur le bord du sentier.
Les
fougères constituent un groupe très important de plus de 13 000 espèces. Sans fleur ni graine, ces plantes se
reproduisent par l’intermédiaire de spores.
Ayant des vaisseaux pour faire
circuler les éléments liquides et chimiques puisés dans le sol, elles sont plus
« évoluées » que les mousses qui n’en ont pas. De même les fougères
ont des tiges souterraines, des rhizomes,
qui jouent le rôle de racines alors que les mousses n’ont, au mieux, que des
rhizoïdes. Les fougères sont donc généralement plus grandes que les mousses.
Mais, comme ces dernières, elles restent dépendantes
de l’eau pour leur reproduction, d’où leur présence souvent en sous bois,
sur les ripisylves (bordures des ruisseaux), comme ici.
Beaucoup de fougères restent vertes toute l’année et celles dont les frondes fanent ont au minimum le rhizome qui persiste et permet à la plante de se développer aussi de façon végétative. Un même spécimen peut vivre des decennies.
La
première grande diversification des fougères eut lieu au Paléozoïque (Ère primaire),
à l’époque du Carbonifère, il y a
360 à 300 millions d’années
environ. Les représentants actuels, qui poussent essentiellement dans les
régions tropicales, dérivent d’une flore perdue, beaucoup plus variée.
Ainsi, les
frondes observées sur les empreintes fossiles des espèces disparues,
sont proches de celles des spécimens actuels, comme ce fossile de fougère dans le charbon de Carmaux, au nord du
département, dont les veines datent du Stéphanien, autour
de 300 millions années.
La plupart des fougères actuelles, herbacées ou arborescentes, sont issues d’un groupe qui s’est diversifié au Mésozoïque (Ère secondaire). Elles dominaient les paysages de l’époque avec les Gymnospermes, plantes à graines mais sans fleurs, comme les arbres conifères, avant l’arrivée des Angiospermes (plantes à fleurs).
mercredi 9 avril 2025
Vert tendresse du printemps
jeudi 20 mars 2025
Une hirondelle faisait leur printemps
Cétait
en pleine guerre, le 11 mai 1916, il y a 109 ans.
Elle
s’appelait Jane Germain et habitait Beaune.
Il s’appelait
Paul Lheureux et était amoureux.
Avec de
belles arabesques tracées à la plume sur cette jolie carte, Paul a envoyé ses
mots doux à Jane. Et sur beaucoup d’autres cartes, la même année.
Elles nous apprennent le nom de Paul et aussi qu’ils se sont mariés durant cette longue tragédie. Mais je ne sais pas s’il en est revenu vivant et s’ils eurent beaucoup d’enfants, comme dans les contes de fées.
Alors,
j’ai procédé à quelques petites recherches : deux Paul Lheureux se trouvent parmi les 1 327 000 Morts pour la France
entre 1914 et 1918 (27% des 18-27 ans) nommés dans le répertoire
« mémoire des hommes » du Ministère des Armées.
L’un est
décédé le 4 décembre 1915, ce n’est donc pas l’auteur de ces cartes postales
datées de 1916. L’autre a péri quatre mois avant la fin de la guerre, le 17
juillet 1918. C’était peut-être l’amour de Jane.
Bien sûr on ne sait pas ce qui s’est passé mais je suis toujours triste quand je trouve ces cartes postales émouvantes dans les brocantes, comme celles de Paul, ou, pire, quand j’en vois prendre la pluie au fin fond d’une benne de déchetterie.
La
considérant sans valeur, quelqu’un, un membre de la famille peut-être, s’en est-il
débarrassé sans penser que ce souvenir tendre aurait pu faire, bien plus tard,
un immense plaisir à un nouveau membre de la famille ?
Ce fût pour
ma part un vrai petit bonheur quand j’ai retrouvé, arrivés intacts jusqu’à moi,
des documents de ce type de la main même de membres disparus de ma famille. Comme une
onde lointaine en témoignage d’un instant de leur vie et de leur bonheur. Et
que je conserve comme un éternel petit trésor à partager avec mes enfants,
petits-enfants et autres membres de la famille.
dimanche 16 mars 2025
La forêt retrouvée
Illustration Paul Durand
"La forêt perdue" est un roman-poème (en prose) de Maurice Genevoix publié en 1967. Il est considéré par certains critiques littéraires comme son plus beau livre, avant même "Raboliot" pour lequel il a reçu le prix Goncourt il y a un siècle, en 1925, ou ses mémoires de soldat, "Ceux de 14" avec qui il est entré au Panthéon en 2020.
La librairie Delagrave l’a publié à son tour à l'époque dans une superbe collection jeunesse illustrée par Paul
Durand. Cet illustrateur à la touche douce et onirique a illuminé ma
jeunesse.
La
bibliothèque de mon école primaire avait presque tous les livres déjà illustrés à l’époque
par cet artiste et l’institutrice nous invitait à les lire pendant les
récréations trop pluvieuses, quand nous étions un peu lassés de monter à la
corde sous le préau ou tous déjà capturés à "ballon prisonnier".
Ces textes et illustrations nous enchantaient. Les récréations nous paraissaient bien trop courtes et nous empruntions les livres pour finir de les lire le soir à la maison, en rêvant déjà sur les dessins, avant de nous endormir.
C’est
toujours une véritable joie quand je tombe sur de tels livres dans des
brocantes et une cure de jouvence quand je les feuillette une nouvelle fois, plus d'un demi-siècle après.
Illustration Paul Durand
mercredi 29 janvier 2025
Cascade de diamants
Les
arbres ont encore leur tenue dépouillée et, quand le soleil d’hiver brille, ses
rayons peuvent atteindre le ruisseau et faire étinceler les cascades en millier
de diamants.
Quand
les feuilles auront poussées, l’eau se teintera alors de magnifiques reflets vert
émeraude ou, par les trous dans le feuillage, les cailloux brilleront de mille
autres couleurs.