Nous
avons déjà commencé à décourvir les
merveilles de mon oncle Alain. Parmi elles
se trouvent des centaines de microphotographies qu’il avait faites montrant de
nombreux organismes animaux et végétaux dont une multitude de grains de pollen.
Je vais progressivement scanner ces photos pour pouvoir les partager.
Pour
commencer voici un grain de pollen
de Lavatera
arborearenomméeMalva arborea, une
malvacée arborescente du littoral méditerranéen de la même famille, mais aux
fleurs plus grandes (d’où son nom de mauve royale), que la discrète mauve
musquée que nous avons déjà rencontrée ici, en haut de la montagne.
Mon
oncle Alain a succombé au COVID au début de 2021. Il avait passé toute sa vie à
collectionner et déterminer de nombreuses espèces d’insectes, dont de
magnifiques papillons, d’autres arthropodes, de coquillages, de plantes, de
fossiles, de minéraux… De l’infiniment petit à l’infiniment grand, la Nature
l’émerveillait et il aimait partager sa passion autour de lui, notamment avec
les enfants, dont je fûs une des premières. C’est pour cela que je souhaite
prendre maintenant le relai.
Avant
qu’elle ne quitte la famille, j’ai photographié l’ensemble de cette collection
dans le but d’en partager les merveilles avec vous dans les années qui
viennent. Je compléterai aussi, à l’occasion avec des microphotographies qu’il
a réalisées mais que je dois au préalable scanner. Beaucoup de ces spécimens
proviennent du sud du Tarn (plaine Castraise, Montagne Noire) et de la région méditerranéenne
autour de Narbonne où il les a patiemment récoltés tout le long de sa vie avec
l’aide de ses proches. Il a aussi acquis ou reçu certaines espèces plus
exotiques, parfois très lointaines.
« A tout
seigneur, toute honneur », voici un magnifique couple de Troides croesusWallace (anciennement dénommé Ornithoptera
croesus Wallace) qu’il avait acquis. Il s’agit probablement d’une des
espèces les plus emblématiques dans le monde scientifique. En effet, si l’on s’accorde
pour attribuer la théorie de l’évolution et de la sélection naturelle à Charles
Darwin, on oublie souvent de parler de la contribution antérieure et décisive
de son ami Alfred Russel
Wallace (1823-1913). Lors d’un voyage dans l’archipel des
îles Moluques en Indonésie, il fut le premier intrigué par le dimorphisme
sexuel de cette espèce de papillon et les variations d’une île à l’autre entre
les espèces de cette famille. Le mâle est plus petit et coloré en jaune et
noir, la femelle est marron sombre et très grande (ce spécimen fait 17 cm). Ce
biologiste, qui privilégiait la pression environnementale comme moteur de
l’évolution fût un des premiers à s’inquiéter des dégâts de l’humain sur son
environnement. Il mérite d’être relu de nos jours et mieux connu.
Vous
trouverez dans le film suivant l’extraordinaire épopée de Wallace et du
papillon Croesus telle que revécue par un groupe de scientifiques du Muséum
d’Histoire Naturelle de Toulouse qui tient de la magie du Secret de la Licorne, nom de code 037 127...